TROIS PETITES PLANCHES ET PUIS S’EN VA
Ô FÛT DU WASTRINGUE À LA MENUISERIE DE SOI SE TRAVAILLE LES PLIS ET REPLIS DE CES TROIS PETITES PLANCHES Ô CREUX DE MA MAIN GAUCHES L’EMPREINTE DE BRÛLURE LA CAPTURE DE NATURE ET PROJECTION AU LIT DU PAPIER SE DINGENT A L’HEURE LES COPEAUX BRISÈS NON FEINTS INCANDESCENTS PAS TOUJOURS AU VENT DE MON NOM À L’AGITÉ OSTENSOIR LUIT LE FEU NOIR BRAISE SI PROCHE DE LA PEAU DE L’EAU DE L’ŒIL (1) SE SOUFFLE AUX BRUMES DES MIROIRS SE SOUFFRE SE VOLE S’ÉCRASE À PLAT EN DE PAS SI DISCRETS SÉISMES LES SECRETS ENFOUIS PAS Ô TEMPS QUI PASSE Ô CÎMES ECUMÉES À LA VAGUE ENFANCE À L’EN FIN QUI CLAPOTTE AUX AVEUGLEMENTS PAS VRAIS SONGE JE FAUX SUIS JE AUJOURD’HUI À LA SEMELLE EN CHARMILLE DE TOUT L’UNE S’EFFEUILLE VIVE AU CARMIN DES GLANDES MORTES RÉVÉLÉES L’UNE ENCORE LE RABOT ÉTABLI SE COULE AU FILET LENT D’UNE EAU NOIRE QUI SE COULE AUX LAMELLES GRINÇANTES DE L’ENREGISTREMENT PHOTOGRAPHIQUE L’UNE DERNIÈRE SE RABOTTE À LA PAGE PAS VRAIMENT DU JOUR DE L’ART D’UN GESTE ANIMAL UN PEU COCHON FRAGILE PAS À JOUR AU BRAME DES VAINQUEURS DES SAVOIRS SOUMIS AU CULTE DE LA PENSEE CRITIQUE DELIRÉE DU CORPS ABSCENT EN DE BRÛLANTS COPEAUX SE RECROQUEVRILLENT MES LIGNES DE VIE AU LIT DÉFAIT DE MA MAIN GAUCHE À LA FONTE D’UN POELE DOMESTIQUE À SEPT ANS PAS VRAIMENT PETIT COEUR PLUS TÔT DÉJÀ BRÛLÉ EXTRAIT DE FORCE AU FEU D’UN MONDE AU NOIR AU BLANC AVEUGLES SE CONSUME UNE FOIS NOUVELLE EN RIEN À CROIRE À LA CHORALE STENDALLIENNE DU BOIS ROUGE ET NOIR DÉCHANTÉES À JAMAIS LES PARTITIONS DE TOUTE VOYANCE DE TOUTE CROYANCE EN UN AVENIR AVEUGLEMENTS RÉPÈTES EN UN MEME AUTRE DU PREMIER JOUR PAR LE DESIR REFUSÉ D’ETRE OFFERT M’AIME PAS À L’ARBRE DEPLOYÉ IRRADIATIONS LA DE L’HÊTRE SANS RÉPARATIONS POSSIBLES DANS L’ESPACE SÉPARATEUR D’UN CORPS À L’AUTRE D’UN ESPACE À L’AUTRE QUE J’APPREHENDE S’ENVISAGE MINE MAUVAISE TOUJOURS AUSSI DEFIGURÉE L’EXPÉRIENCE DANSÉE AUTOUR D’UN ARBRE TOURNOYÉ AUX DOIGTS OUVERTS EN RETRAIT D’UNE MARCHE FAMILIALE SANS DE BUT FRAPPÉE D’UNE SUITE SIX MÉDAILLES ARBORÉES DE NOIR ET DE BLANC AU FORMAT VINGT SEPT MULTIPLIÉ PAR VINGT SEPT CENTIMÈTRES TIRÉES SUR PAPIER BARYTÉ MAINS BRÛLÉES EN SON INTITULÉE LA DIT AUSSI AUX COLLECTIONS DE LA MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE ET AUTRES AJOUTS SE GRIFFE ENCORE LA MÉMOIRE D’ UNE DANSE MACABRE Ô JOUES BLOTTIES DES TOUCHERS CREUX IMPOSSIBLES À REBOURS TOUJOURS SEUL Y TAIRE À LA PAUME OPTIQUE SE PROJETTE IMPROMPTUE LA BANDE SACCADÉE DU FEU DE LA LUMIÈRE LÉCHÉE CRÛE S’ÉCRASE UN PRESQUE PAPILLON MAIS DE NATURE SANS GLOIRE AUX BRINDILLES CABRÉES LA CROIX D’UN CŒUR CRUCIFIX DE VIE NOIRCIE AU BRUISSEMENT DU VENT RAMPANT SOUS UN DÉRAILLEMENT SONORE AU TRAIN D’UNE SECONDE À LA GARDE DE L’OPTURATEUR MÉTALLIQUE D’UN HASSELBLAD SIX SIX DE SON OPTIQUE QUATRE-VINGT MILIMÈTRES OUVERTURE DEUX SON DU TOUT PAS ROUGE VISEUR CAPUCHON DÉLAISSE LIBRE LE CORPS EN MOUVEMENT EN MILLE NEUF CENT QUATRE-VINGT CINQ AU BOIS DU ROCHER VOISIN D’UNE MAISON À LA CAMPAGNE EN CREUSE VINGT TROIS MILLE SEPT CENT EN SON GRENIER À L’ÉTALE DES ÉPROUVETTES MENTALES LES EXPÉRIENCES EN MON LABORATOIRE D’ÊTRE AU MONDE LÀ SI CROYANCE FIDÈLE IL Y A QUE DES PRÉCIPITÉS BOUILLONNNANTS À L’ACTE PHOTOGRAPHIQUE À LA LENTEUR DU BAC À SOI ME PUISSENT TANT SE REFLÉTER À L’EAU DU PUITS DE L’ŒIL SE COLLER SI PROCHE DE LA PEAU AU SILENCE DE TANT PEU CETTE ALCHIMIE EN MON CORPS DE DOUTE FÛT PETRIE AU PAIN DE MA PREMIÈRE EXPOSITION À LA GALERIE MICHELE CHOMETTE VINGT QUATRE RUE BEAUBOURG SOIXANTE QUINZE MILLE ZERO ZERO TROIS PARIS Ô SI DIT À SI SUIT HERVÉ RABOT PHOTOGRAPHIES MILLE NEUF CENT QUATRE VINGT CINQ MILLE NEUF CENT QUATRE VINGT NEUF VERNISSAGE SAMEDI SEPT JANVIER MILLE NEUF CENT QUATRE VINGT NEUF DE QUINZE HEURES À VINGT ET UNE HEURES EN PRÉSENCE DE L’ARTISTE AU CARBONE DE LA MAIN BRÛLEE D’ENFANCE PHARE AU RAYON LÀ PAR INTERMITTENCE ÉCLAIRÉ À MES TRENTE HUIT ANS LA PHOTOGRAPHIE AU CARTON INVITE À CE RÉBUS DE NATURE EN UN PAYSAGE MENTAL RECONNU DE TOUT VÉCU SE DÉCHIFFRE EN UNE CONSCIENCE AIGÛE L’INDÉLÉBILE TRACE RÉVEILLÉE À L’ÉBLOUISSEMENT D’UN FEU ANCIEN Ô CREUX ÉNONCÉ D’UN PAPIER ARGENTIQUE BARYTÉ AU FORMAT QUARANTE SEPT QUE MULTIPLIE QUARANTE SEPT CENTIMÈTRES FEU NOIR MILLE NEUF CENT QUATRE VINGT CINQ JAMAIS SOUSTRAIT AUX SELS D’ARGENT DE SON NOM JAMAIS ÉTEINTE SE BRILLE NERVALIENNE LA CROYANCE Q’UNE SEULE IMAGE PAR SA RECONNAISSANCE EXISTENTIELLE PUISSE PORTER L’AVENIR DE TOUTE UN CHEMIN MÉLANCOLIE SI SOUVENT DÉCRYPTÉE ICI LÀ MÊME AU MOMENT VRAI DANS L’ ÉDITORIAL DE BERNARD LAMARCHE VADEL À MON NOM EN SON NOM PREMIÈREMENT ÉPINGLÉE DANS LES ANNÉES QUATRE-VINGT DIX LÀ COMME DIT EN D’AUTRES AILLEURS LÀ AUX FENÊTRES DE L’ATELIER PHOTOGRAPHIQUE FRANCAIS SE BOIE ASSÈCHÉ AUX RUISSEAUX ABONDANTS DU TRERRIER DU RONCIER DES COULEURS GRENOUILLÉES D’AVEC ELLES À LA SOURCE PAS ENCORE TORRENT MAIS PEUT ÊTRE CIEL LE PEUT L’EAU VIVE D’UNE RÉSIDENCE COMPRISE LA BELLE SE BAIGNE NUE A LA TRIVIALITÉ VÉCUE D’UN ATELIER ON A PIEDS POUR ADULES À L’ECOLE SUPERIEURE DES ARTS APPLIQUÉS DE VALENCE EN DRÔME DE DIX HUIT HEURES À VINGT HEURES DE DESSIN À L’AFFICHE ESTAMPILLÉE DE TROIS CENT CINQUANTE EUROS POUR TRAITÉ PRÉCAIRE VIT AVEC ELLE PAS ELLES MODÈLES VIVANTS JE ME DIS QU C’EST MIEUX AINSI CHAQUE MARDI MOINS VAUCHÉ À LA PANDEMIE DERNIÈRE JE ME NOIE MAINTENANT AUX ÉTANGS TENDUS DE CORPS ET D’ARBRES EN DES JOUTES ENSORCELLÉES À UN RITUEL SACRIFIÉES À MA TABLE JE ME SERS ENCORE TROP ÉCONOME AUX NAPPES DE PAPIERS DÉFAITS CANSON CROQUIS DIVERS JE ME DEMANDE À CHAQUE INSTANT AUTRE QUATRE VINGT DIX GRAMMES DE FORMATS CINQUANTE NEUF VIRGULE QUATRE MULTIPLIÉ PAR QUARANTE DEUX CENTIMÈTRES OU ENCORE QUANTE DEUX MULTIPLIÉ PAR VINGT-NEUF VIRGULE SEPT CENTIMÈTRES OU ENCORE QUARTORZE VIRGULE HUIT MULTIPLIÉ PAR VINGT ET UN CENTIMÈTRES SE PLISSENT FACILEMENT LES FEUILLES LÉGÈREMENT IVOIRE DE COULEURS AUX DOGMES DÉFENDUS AUX CRAYONS DE MES DÉSIRS EN DEUX TROIS QUATRE SIX NEUF B S’ECHOUENT ALORS SANS LA CRÈME COMPLAISANTE EN DES PLAGES DÉSERTES COMME LES MAUVAIS TIRAGES EN MA JEUNESSE ENTREPRIS À L’APPRENTISSAGE PHOTOCLUBIQUE AUX PLATS DU DOUX GRIS ABSCENTS AUX CORBEILLES VIDES D’ÉNERGIE VITALE EN MON MANÈGE AUJOUD’HUI J’ÉCOUTURE LE TRESSAGE PAS TROP TOUJOURS À L’ÂGE UN PEU SOURD DU CRAYON DE BOIS À MON CIRQUE SE DRESSENT À L’OR LES CHEVEUX BLONDS LES CHEVEUX NOIRS DE LA FICTION DU REEL SE JONGLENT LES DOUCEURS ET LES DOULEURS SE VOLTIGENT DE BREFS DIALOGUES CHUTÉS AU FILET DE L’ENNUI SILENCIEUX À TOUTE RÉSOLUTIONS SAVANTES À BONNE EFFIENT SE FLUIDIFIE LA MINE A LA MAIN DROITE BIEN TAILLEE À LA BRÛLURE DE LA GAUCHE SE FAIT ÂGE NOUVEAU Ô MAINSON SECRETE AU PENDULE L’OUVERTURE À L’AUTRE SOI RE LA FERMETURE À SOI L’AUTRE EN DES ÉNIGMES DU JE AUX RÈGLES DE TOUTES RECONQUÊTES DE FIGURES D’ÊTRE DEPLACÉS OUVERTS D’ÊTRE OU PAS ENFERMÉS Ô LUMIÈRE À L’ACCOLADE RÉPARATRICE SI SI À LA SEMELLE DU MONDE NON EMBRASSÉ S’ÉVACUENT COPEAU ET COPŒIL AU RIFLARD DE TOUT UN PEU METS GOURMANDS LES ACCROS TRANCHÉS FINS À LA RÉSILIENCE D’UNE CRÉATION EN FIN À SA JUSTE ICI-LÀ JE ME NOURRIS À MA PLACE ME VACHENT AU-DESSUS DES OREILLES LES BEUGLEMENTS CRITIQUES JE LA VEUX CRUE MA RONDE DE VIE BIEN AUJOURD’HUI MÊME TOURNÉE MAL À MA CAMPAGNE DÉCLARÉE JE BRÊLE LA BANDEROLLE D’IMAGES NUMERIQUES NOIR ET BLANC JE RACQUE AU SANS COEUR ET ÂME DE MON FUJI X CENT V ET DE SON FUJINON FIXE ASPHERICAL LENS F VINGT TROIS MIILIMÈTRES OUVERTURE UN DEUX TOUT AU SANS FILM ET SANS REPROCHE AU MONDE RAYÉ SE DÉROULE UN DESTIN SÛREMENT TIN JE MOT DE FIN À MES DESSINS AU PAPIER COUCHÉ AU LABEUR LE TOUT POUR TOUT À JAMAIS VRAIMENT PEIGNÉ AUX CREUX DE MES CHEMINS LONGS SOUDAIN NÉS TOURBILLONS SE VENTENT ET S’ENVOLENT À L’HORIZON BARIOLÉ SANS EN AVOIR L’AIR DE PETITES ÉPIPHANIES AUX VOIX DE CES TROIS PETITES PLANCHES ICI CÉLÉBRÉES EN FAMILLE ENFANT EN NORMANDIE JE CHERCHE À ÉTREINDRE À LA CROISÉE DES CHEMINS SECS FEUX ET FLAMMES AU BÛCHER CLANDESTIN D’UN BOUILLEUR DE CRU SIGNAL D’UN FEU NOIR QUE JE NE PEUX ÉTOUFFER À LA COUVERTURE DE SOI Ô CREUX DE MAINS Ô PLAT SERVI DE NATURE Ô CORPS À REGRETS JAMAIS TOUCHÉS PAS VRAIMENT MAIS DU REGARD QUE PUIS-JE ÉPPLEURER ENCORE UN JOUR UNE HEURE COMME DIT LA CHANSON À L’AUBE D’UNE MORT PLUS HANTÉE SINON FROTTER AU PAPIER DE VERRE DIRAIT PEUT ÊTRE LE BRETON AU CERBÈRE LEICA LA FICTION LE RÉEL QUI RIENT AUX PENSÉES FLEURIES À REBOURS DE MON VASE PAS VACHE Ô LIGNES DE VIE SE CROISENT AU CARREFOUR DESCHEMINS Ô SELS D’ARGENT S’IRRADIENT LES CORPS DES ARBRES DU LIMOUSIN Ô COPEAUX SE COUCHENT LES RENCONTRES DESSINNÉES EN VIFS ÉLANS EN SON ÉGLISE LOIN DES PAISIBLES CLOCHETTES A CLAIRONNER Ô BOIS LE RABOT EN SES EQUERRES Ô SOI FILE ENFANT TAYO Ô FER SI PROCHE DE LA PEAU DE L’EAU DE L’ŒIL MARTELÉS AUX FOSSÉS INTERDITS EN NOUES AU REGARD MASQUÉ D’UNE VIE DE SENS S’INFILTRE LE DÉLUGE D’UN MONDE GLISSANT AU RABOT D’ENFANCE CADENASSÉE ALORS EN MON CARAFON FLOTTANT COMME DIRAIT PRESQUE MANCEL SE DÉNOUE EN UNE DERNIÈRE FAIBLE PROTECTION À MES CABANES JE BADIGEONNE LES PLANCHES RAPPÉES NON COMPRISES AU POUR BOIRE ENCORE UN MONDE OÙ JE ME NOIE À L’ASPHALTE NOIR COUVERTS DE LIEUX DE VIE PHOTOGRAPHIÉS À L’AUNE DE RITUELS CHANTÉS BIEN ORDINAIRES OÙ JE ME DOIGTS À L’ÉCUME DE TRAITS VIBRANTS TAILLÉS AUX COEURS DE MINES DES DESSINS PEUPLÉS DE LIENS CLANDESTINS PERSISTANTS TEMPÉTUEUX D’HORIZONS BARIOLÉS A MA NAVIGATION SE BRÛLENT EN MA PENSÉE DOULOUREUSE MES PLANCHES VRAIES STÈLES FENDUES AU CIMETIÈRE À L’OMBRE D’UN ENTERREMENT DU RIEN VÉCU J’AI MAL OCCUPÉ MA JEUNESSE DIRAIT ENCORE AUJOURD’HUI ET À CRI PHILOSOPHE MON GRAND-PÈRE J’AI TROP ÉTÉ DANS LE MALHEUR SILENCIEUX LUI À SON DRAME PAS À LA VIE CHATOYANTE D’UNE BARDOT ELLE PAS RABOTÉE A TELE MONTE CARLO DE SES FIN DE JOURS UN PEU CALQUÉ À SILENCIEUX AU BROYEUR MISES LES PLANCHES A MA TABLE Ô RABOT AGITER EN CES JOURS L’OSTENSOIR VENU LEVER LES YEUX Ô SCIURE SI PROCHE DE LA PEAU ET DE L’EAU DE L’ŒIL (1)
(1) ANNE-MARIE GARAT IN UN NOIR TELLEMENT BLANC TEXTE NON PUBLIÉ POUR LE LIVRE D’ARTISTE D’HERVÉ RABOT ÉDITIONS FILIGRANES OCTOBRE 1994